Les appuis-têtes
Intitulé du projet /
Etude d'appuis-têtes des habitants du village.
Partenaires institutionnels /
Projet porté par l’Ifao
Membres de l’équipe /
Julian Posch (égyptologue, Université de Vienne)
Début du projet /
2020
État du projet /
En cours
Objectif du projet /
Publication d’un corpus de plus de 150 appui-têtes retrouvés lors des fouilles de Bernard Bruyère entre 1922 et 1951.
Client /
Dev
Role /
Art Direction
Agency /
Publicis
Year /
2023
Dans ses rapports de fouilles Bernard Bruyère indique avoir retrouvé une quantité importante d’appui-têtes à chaque campagne de fouille, notamment dans les maisons du village où vivaient les artisans et leurs familles. Ses archives permettent de localiser précisément où se trouvaient les objets au moment de leur découverte.
Mais c’est dans les nécropoles que le plus grand nombre d’appui-têtes a été mis au jour, notamment dans les sépultures inviolées des nécropoles situées à l’est et à l’ouest du village et qui contenaient encore le mobilier funéraire déposé près du corps du défunt.
Un très bel exemplaire d’appui-tête provient de la tombe de Sennefer qui date de l’époque ramesside et qui a été découverte par Bernard Bruyère le 7 février 1928. La photographie du cercueil sorti de la tombe, prise à l’époque, montre que l’appui-tête avait été placé à l’intérieur au-dessus de la momie par les membres de la famille.
L’appui-tête est à la fois un objet utilitaire qui est utilisé comme un oreiller et un objet avec une dimension magico-religieuse dans le cadre des pratiques funéraires. Parmi les appui-têtes retrouvés certains ont réellement servi dans la vie de tous les jours, comme en témoignent les restes de graisses ou de crasses à l’endroit où était posée la tête pour dormir. D’autres appui-têtes ne montrent aucune trace d’usure. Ce sont ceux en bois qui ont été retrouvés dans les tombes. Dans ce cas, l’objet avait un valeur rituel en lien avec des conceptions funéraires autour du sommeil éternel.
Une partie des appui-têtes retrouvés par Bruyère sont maintenant dans des musées, mais c’est un petit nombre et principalement des pièces en bois, douze sont au musée du Louvre, deux au Museo Egizio de Turin, une dizaine au musée égyptien du Caire, deux autres font partie des collections du musée de Prague, et un dernier est conservé au British Museum. Ce nombre contraste avec celui des appui-têtes retrouvés dans les magasins de conservation des antiquités sur le site : cent quatre-vingt-trois fragments d’appui-tête dont cinquante en bois et cent trente-trois en calcaire.
Le travail d’analyse n’a débuté qu’en 2020, et n’a pu avoir lieu en 2021, mais déjà une typologie sommaire a pu être établie de ceux en pierre qui sont les plus complets. La grande majorité est anépigraphe, mais certains sont gravés des noms de leur propriétaire et/ou de scènes représentant des génies protecteurs du sommeil ou de signes servant à indiquer à qui ils appartenaient. Beaucoup des appui-têtes ont mal été conservés et sont maintenant en plusieurs morceaux. Le travail d’analyse s’accompagne d’un travail de restauration : les cintres, colonnes centrales, socles et autres éléments seront réassemblés lorsque cela est possible.